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Résumé :	de Jacques SARASIN très dense nous propose d'entrevoir et de réfléchir sur le socialisme du XXI° siècle. Ce socialisme aurait pour projet de "replacer l'être humain au centre de l'action publique"..." son bien-être et son bonheur étant les objectifs" (Ricardo Patigno, ministre des Affaires Étrangère) ceci dans un cadre logiquement écolosocialiste. Beaucoup d'intervenants, dont Raphael Corréa ainsi que des citoyens lambda enrichissent les propos du documentaire. Le documentaire commence par évoquer le projet Yasuni. Ce projet ambitionne de protéger l'Amazonie équatorienne, forêt humide, où la biodiversité est probablement la plus riche au monde, en refusant d'exploiter les centaines de millions de barils de pétrole, que renferme son sous-sol. L'Équateur considère la forêt amazonienne comme un bien public mondial, qui n'a pas de prix et qui concerne toute la planète. L'eau, l'air et la vie n'ont pas de prix. Ce sont des valeurs d'usage. "L'Amazonie produit ce qui a le plus de valeur pour nous tous : de l'air pur sans lequel il n'y aurait pasde vie. Combien vaut la vie ?"... L'important, c'est "la qualité de la vie en harmonie avec la nature et la culture"... " respecter les besoins fondamentaux de chacun" (R. Corréa). En échange du refus d'exploiter le pétrole et de rejeter 400 millions de tonne de CO2 dans l'atmosphère les équatoriens ont passé un accord avec l'ONU pour que les pays développés, grands pollueurs, dédommagent l'Equateur. Une façon de souligner l'existence et l'importance de biens publics mondiaux et la nécessité de la règle verte, voire de solder la dette écologique. Certains pays se sont engagés dans ce projet Yasuni pour des centaines de millions d'euros. Dans l'impossibilité d'aborder tous les aspects, que soulève ce documentaire, je ne parlerai que des points, qui m'ont agacé et de sujets habituellement pas traités. Un des intervenants s'est permis des propos critiques et contestables sur Chavez et le Vénézuela, propos qui n'avaient pas leur place dans le cadre de ce documentaire. Je ne m'étendrai pas. J'ai trouvé trop ironique le ton de R. Corréa évoquant la lutte des classes. Dans le documentaire, nous la voyons à l'œuvre au cours d'un débat citoyen sur une place publique. Un médecin plein de morgue, qui affirme entre autre, qu'avec Corréa "ce sont juste les putes et les fainéants qui touchent le RMI". A un autre moment le directeur de l'Association des Banques équatoriennes défend des positions de classe pour l'austérité et contre les classes pauvres. Nous connaissons, par nos Assises de l'Ecosocialisme et de la bouche d'un ministre équatorien, la lutte entreprise et la mise à l'écart d'individus défendant les intérêts des banques et des grandes entreprises dans l'appareil d'État et dans les médias. Nous assistons dans le documentaire à une colère de R. Coréa contre le gouvernement Nord Américain, qui essaie d'imposer un diktat. La lutte des classes est à l'œuvre à l'intérieur comme à l'extérieur avec d'âpres négociations avec l'UE, l'OMC et les USA toutes rapportées dans ce film. Bien des questions sont posées, y compris le problème de la construction du socialisme du XXI° siècle dans un seul pays. Nous comprenons que les Équatoriens ont été confrontés aux mêmes problèmes auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés en Europe et que nous pourrions bien avoir intérêt à nous inspirer de leur solution. Au détour du documentaire, nous rencontrons un personnage interressant : Jorge Guaman, coordinateur national du Patchakutik. Le patchakutik n'est pas une licence électoraliste. Ce serait l'essence de la vie, l'eau, la nature, le vent, la personne, la médecine, les vertus autour du travailler ensemble. Jorge est convaincu que les peuples ancestraux ont créé la démocratie participative., Notion importante dans le socialisme du XXI° siècle. les citoyens qui se consultent et s'expriment, c'est la "minga", qui permet le travailler ensemble et le penser ensemble. Ce principe permettrait la révolution de la pensée pour changer les vieilles structures. Il est attaché à la "patchamama" (terre mère), qui ne semble pas que mystique. Si ce qui nous intéresse, c'est la biosphère humaine. Cette biosphère comprend aussi la biodiversité animale. Mais la patchamama concerne toutes les dimensions ( le dessous, l'intermédiaire et l'aérien). Aux USA, les trous pour accéder aux gaz de schiste produisent des secousses sysmiques. Évidemment ce n'est pas dû aux colères de la grande maman du sous-sol. Mais, les indiens ne le croit pas nécessairement non plus. Cela permet de comprendre que la patchamama est plus vaste que notre vision de la biosphère. Nous pouvons comprendre aussi la pertinence de déplacer l'anthropocentrisme vers le biocentrisme (comme le propose la constitution équatorienne). De là, il est possible de penser la défense du monde animal conjointe à la défense de l'homme. Ne sommes-nous pas des animaux, parmi d'autres ? Je recommande de regarder ce film avant qu'il ne soit retirer des écrans. THEO DUCHON
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modification :	2015-03-13 12:21:16 création : 2015-03-13 12:19:53

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